LeRapport de la CIA : Comment sera le monde en 2020 ? de Alexandre Adler et d'autres livres, articles d'art et de collection similaires disponibles sur AbeBooks.fr. Passer au contenu principal. abebooks.fr. Chercher. Ouvrir une session Votre compte Panier Aide. Menu. Chercher. Votre compte Vos commandes Recherche avancée Collections Livres anciens Art & Collection Lavenir c'est demain ! : présentation du livre de publié aux Editions Autrement. À quoi ressemblera le monde dans vingt ans ? Quel serait le futur souhaitable pour nos enfants, et comment y parvenir ? 27 experts – économistes, sociologues, scientifiques, philosophes – se sont réunis dans ce livre, à l’initiative du CERA (www.le-cera.com), pour apporter leurs Lenouveau rapport de la CIA Comment sera le monde de demain ? Alexandre Adler (Auteur), Claude-Christine Farny (Traduction), Johan-Frédérik Hel-Guedj (Traduction), Anatole Muchnik (Traduction) fnac+ Coups de cœur des libraires ( 1 ) Laprédiction en question vient du livre Le nouveau rapport de la CIA – Comment sera le monde demain?, paru en 2008. Voici l'extrait Lesmeilleures offres pour Le rapport de la CIA - comment sera le monde en 2020 By Alexandre Adler 2006 sont sur eBay Comparez les prix et les spécificités des produits neufs et d'occasion Pleins d'articles en livraison gratuite! AlexandreAdler (Auteur) Claude-Christine Farny (Traduction) Johan-Frédérik Hel-Guedj (Traduction) Anatole Muchnik (Traduction) Comment sera le monde de DKU1m. France Culture Émotions, habitudes, politique, géopolitique le "monde d'après" sera-t-il si différent du nôtre ? France Culture Comment penser la science après le confinement ? France Culture Philippe Aghion France Culture La pensée à l’épreuve de la pandémie France Culture Rue de Rivoli, le 22 mars 2020 France Culture Dans le monde d'après, la culture s'effondre. Et si dans le monde de demain, nous la repensions comme une page blanche ou un rêve éveillé ? France Culture et si l'histoire de l'énergie s'était écrite autrement... France Culture Un argentin porte un masque aux couleurs de son pays - 22/04/2020 France Culture Le lauréat du Prix Goncourt Mathias Enard est l'invité des Matins France Culture Que sera l'Après confinement ImagineDemain France Culture Demain des coronapistes partout ? Kezako ? Des aménagements d’urgence, pour trouver une alternative aux transports en commun, dans la perspective du déconfinement... France Culture Après le temps de la sidération, le temps du "dégel" France Culture A quoi ressemble un "imaginaire désirable" ? France Culture Info20 avril 2020 France Culture La crise actuelle pourrait voir le passage du leadership mondial de Washington à Pékin. Ou pas... France Culture dans le monde d'après, mieux vaut savoir bricoler France Culture Travailleurs migrants, New Delhi, Inde 28 mars 2020 France Culture La prévision est un art difficile, surtout en ce qui concerne l’avenir. Pierre Dac France Culture La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen Charles Michel donnent une conférence de presse après une vidéoconférence des dirigeants du G7 sur la COVID-19, Bruxelles, le 16 mars 2020. France Culture Info9 avril 2020 France Culture Il existe deux types de crises celles auxquelles nous ne pouvions pas nous préparer car personne ne les avait imaginées, et celles auxquelles nous aurions dû être préparés car elles étaient attendues. France Culture Lutter seul contre le Covid-19 est-il possible ? La crise sanitaire semble remettre le multilatéralisme sur le devant de la scène. France Culture Retrouverons-nous le chemin des centres commerciaux dès que le confinement des populations prendra fin ? France Culture Info6 avril 2020 France Culture Le "monde d’après", tout le monde a sa petite idée sur la forme qu'il prendra... France Culture Comment sortir du tunnel ? Debats-opinions > Lettre à mes enfants “Vous allez vivre dans un futur vertigineux” CHRONIQUE. Par Laurent Alexandre, fondateur de Doctissimo et DNAVision. Comment se forger des valeurs dans un monde en pleine mutation ? Quelle formation faut-il choisir ? Que faire de sa vie ? Dans cette lettre à ses enfants, notre chroniqueur Laurent Alexandre livre quelques pistes de réflexion. À 55 ans, je suis un vieux con. J’ai donc peu de légitimité pour vous donner des conseils. Le futur dans lequel vous allez évoluer est différent du monde qui m’a formaté. Vous ne le réalisez pas mais je suis né cinq ans avant l’énoncé par Gordon Moore de sa loi. Je viens du monde d’avant les NBIC. Je suis un homme du passé. Vous allez vivre dans un futur vertigineux. Au XXIe siècle, les scientifiques vont euthanasier la mort, créer la vie artificielle, manipuler les cerveaux, augmenter nos capacités, développer une intelligence artificielle. Beaucoup des repères de ma génération vont se dissoudre dans la révolution technologique. Dès lors, comment se forger des valeurs ? Quelle formation faut-il choisir ? Que faire de votre vie ? “Pisser du code n’est pas un métier d’avenir” Sur le plan scolaire, n’oubliez jamais les humanités. Aucun technicien ne résistera à la croissance exponentielle des automates et de l’intelligence artificielle. Apprendre à coder n’est pas inutile, mais n’oubliez pas que bientôt le code sera écrit par des algorithmes pisser du code informatique n’est pas un métier d’avenir. Il faut apprendre à décoder le monde plus qu’à coder des programmes informatiques. Vous êtes déjà des encyclopédies technologiques, tentez de devenir des “honnêtes hommes”. Nous ne savons pas encore les tâches qui ne seront pas automatisables soyez flexibles, transversaux et opportunistes. Ne soyez pas les victimes d’une école qui forme aujourd’hui aux métiers d’hier. Ne devenez pas chirurgiens, l’acte chirurgical sera à 100 % robotisé quand vous aurez fini vos études de médecine ! Surtout, ne faites pas l’ENA une école dont on sort sans connaître la loi de Moore ne devrait pas exister ! N’écoutez pas vos maîtres, ils connaissent bien moins le futur que vous. “Votre génération va dessiner les contours de cet homme Le monde qui vient sera éminemment politique que fait-on du pouvoir démiurgique dont nous allons disposer sur notre nature biologique ? Il faut faire le pont entre les NBIC et l’histoire, la culture, la philosophie. Votre génération a une responsabilité historique. Vous allez prendre des décisions qui engagent l’avenir de l’humanité. C’est votre génération qui va dessiner les contours de cet homme puissant et quasi immortel, que la Silicon Valley et notamment les dirigeants de Google appellent de leurs vœux. Soyez suffisamment forts pour ne pas vous laisser berner par les utopies mortifères, fussent-elles sympathiques… Les transhumanistes sont en train de gagner la bataille des cœurs il leur faudra des contre-pouvoirs. Soyez partie prenante de ce débat fondamental l’humanité ne doit pas se transformer sans débat philosophique et politique. “Fuyez les gourous égocentriques et suivez de belles causes” Une barbarie technologique est possible. Non pas sous la forme de Bienvenue à Gattaca, mais plutôt sous les traits d’un 1984 aux couleurs des NBIC. C’est pourquoi je vous conseille de refuser l’idée de gouvernement mondial. Il faut garder plusieurs ensembles géopolitiques. Imaginez un gouvernement mondial qui se servirait des NBIC pour créer une neurodictature éternelle ! Laissez encore une petite chance à l’Europe. Mais si le déclin de notre continent continue du fait de la médiocrité et de l’incompétence technologique de nos élites politiques, partez dans la zone Asie-Pacifique sans hésiter. Emportez tout de même avec vous les recettes de cuisine que je vous aurai apprises. Rien de ce que nous faisons n’est réellement altruiste nous agissons toujours pour avoir des bénéfices secondaires psychiques. Augmenter notre production cérébrale d’endorphines est notre seul moteur. Ce constat troublant ne doit pas vous conduire à être misanthropes et cyniques ce n’est pas parce qu’on est altruiste par égoïsme neurobiologique qu’il ne faut pas l’être. Essayez de faire un peu de bien au nom d’une morale détachée de Dieu Good without God, que vous soyez athées ou croyants faire le bien par peur de la transcendance est tellement minable ! Fuyez les gourous égocentriques et suivez de belles causes. Prenez exemple sur Bill Gates, le plus grand héros du XXIe siècle, qui a déjà sauvé 10 millions de vies grâce à ses campagnes sanitaires dans les pays pauvres. Essayez d’être le plus libre possible en combattant vos déterminismes génétiques et neurobiologiques. Bien sûr, ne faites jamais rien en fonction de ce qu’auraient fait vos parents soyez autonomes ! C’est pourquoi vous ne devez pas lire cette lettre, que je ne vous enverrai pas. Chronique extraite de We Demain n°11 Laurent Alexandre est Chirurgien-urologue et neurobiologiste, fondateur de Doctissimo, Président de DNAvision. dr_l_alexandre Le livre, publié en 2009, avait ravi les amateurs de prospective. Intitulé Le nouveau rapport de la CIA – Comment sera le monde demain, et préfacé par Alexandre Adler, l'ouvrage était en fait la traduction du rapport de prospective du National Intelligence Council NIC, le centre de réflexion stratégique de la communauté américaine du renseignement, paru en 2008. Pas véritablement un rapport de la CIA, donc, mais un très solide travail de prospective basé sur l'interview de experts de 35 pays. Tout y passait les conséquences de la crise financière de 2008, l'évolution du terrorisme, le défi climatique, la montée en puissance de l' hégémonie chinoise, la perte d'influence des Etats-Unis. Et un scénario qui résonne de façon particulière en pleine crise mondiale du coronavirus l' "apparition d'une nouvelle maladie respiratoire humaine virulente, extrêmement contagieuse, pour laquelle il n'existe pas de traitement adéquat". Les auteurs faisaient preuve d'une précision saisissante. Ils évoquaient une possible pandémie basée sur des "agents pathogènes, comme le coronavirus du SRAS", avec une apparition dans "une zone à forte densité de population, de grande proximité entre humains et animaux, comme il en existe en Chine et dans le sud-est asiatique". Cela semble avoir été le cas pour le Covid-19 les premiers cas auraient été recensés près du marché de la ville chinoise de Wuhan, où des animaux vivants étaient vendus. La suite du scénario évoquait des "voyageurs présentant peu ou pas de symptômes" qui "pourraient transporter le virus sur les autres continents … en dépit de restrictions limitant les déplacements internationaux", une préfiguration parfaite de la situation actuelle. Dans le pire des scénarios, à savoir des "vagues de nouveaux cas tous les quelques mois", "la dégradation des infrastructures et les pertes économiques aboutiraient à environ un tiers de la population mondiale touchée, et des centaines de millions de morts". A bien y regarder, ce rapport n'a rien d'une exception. "Le risque d'une pandémie a été anticipé, parfois très précisément, par les prospectivistes des quinze dernières années, souligne Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, directeur de l'Institut de recherche stratégique de l'Ecole militaire IRSEM, rattaché au ministère des Armées, auteur d'un excellent thread Twitter sur la question. Le risque pandémique existe depuis l'Antiquité et, dans la période récente, l'épidémie de SRAS en 2002-2003 a servi en quelque sorte de piqûre de rappel." Scénario "Islands" Dès 2004, un rapport du National Intelligence Council indiquait qu'à défaut d'un conflit global, jugé improbable, "un autre scénario dont nous estimons qu'il pourrait stopper la mondialisation serait une pandémie". Page 30, les auteurs prévenaient que "la globalisation serait mise en danger si la contagion de la maladie stoppait les déplacements mondiaux et le commerce sur une période importante, obligeant les gouvernements à mettre des ressources considérables sur des secteurs de santé en surchauffe". Treize ans plus tard, en 2017, un nouveau rapport du NIC élabore trois scénarios de crise, dont l'un, baptisé Islands, évoque une pandémie en 2023 qui "réduit drastiquement le trafic aérien dans l'objectif de contenir la maladie". Les documents de prospective français avaient également bien identifié le risque. Le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de 2008 consacre une page au scénario d'une pandémie. "Sur les quinze années à venir, l'apparition d'une pandémie est plausible, écrivaient les auteurs. Par son ampleur, sa durée, son extension géographique, son caractère indiscriminé, une telle crise est de nature à remettre en cause le fonctionnement normal de la vie nationale et des institutions." Le rapport "Horizons stratégiques" de la Direction des affaires stratégiques du ministère de la Défense évoque en 2012 le scénario d'une "nouvelle pandémie hautement pathogène et à forte létalité", une expression reprise un an plus tard par le Livre blanc de 2013. La revue stratégique de 2017, qui a inspiré la loi de programmation militaire 2019-2025, pointait quant à elle "le risque d'émergence d'un nouveau virus franchissant la barrière des espèces". Même le fondateur de Microsoft, Bill Gates, avait averti sur le risque d'une pandémie destructrice lors d'un "TED Talk" en 2015. "Si quelque chose tue plus de 10 millions de gens dans les prochaines décennies, ça sera probablement un virus hautement contagieux plutôt qu'une guerre, assurait-il. Pas des missiles, mais des microbes. Une des raisons est que l'on a investi énormément dans la dissuasion nucléaire. Mais on n'a très peu investi dans un système pour arrêter les épidémies. Nous ne sommes pas prêts pour la prochaine épidémie." Bill Gates anticipait même un "virus où les gens infectés se sentent en bonne santé et prennent l'avion ou vont au supermarché", un scénario identique à celui constaté actuellement. Risque terroriste prioritaire Le risque d'une pandémie type coronavirus figurait donc bien dans la littérature de prospective occidentale. A-t-il été jugé non prioritaire face à d'autres risques terrorisme, retour des Etats-puissance en Chine et en Russie... ? Probablement. "Quand on écrit ce genre de rapports, l'enjeu est double arriver à être lu par les bonnes personnes, et les convaincre de prendre des mesures sur un risque qui peut paraître très théorique, souligne Jean-Baptiste Jeangène Vilmer. C'était le cas du risque pandémique, à l'évidence moins facile à vendre que le risque terroriste." La crise actuelle va probablement modifier durablement cette grille d'analyse. Le rapport de la CIACe document est exceptionnel, unique même. Pour la première fois, le public a accès aux recherches et aux analyses des meilleurs géopoliticiens de la CIA. Quelle sera la carte du monde dans dix ans ? dans trente ans ? Quelle sera l'issue de la guerre mondiale diffuse que nous vivons actuellement ? Le terrorisme va-t-il s'amplifier ? La montée de la Chine et de l'Inde sera-t-elle progressive ou violente ? Verra-t-on l'effondrement de l'hégémonie américaine ? La mondialisation, apparemment irréversible, imposera-t-elle le modèle occidental ? Entre alarmisme et espérance, les auteurs de ce rapport - historiens, militaires, diplomates - proposent la lecture la plus fine, lucide et vraisemblable du monde de d'occasion écrit par Alexandre Adler, Johan-Frédérik Hel-Guedj Traducteurparu en 2006 aux éditions Pocket, POLITIQUES, GEOPOLITIQUE, GEOPOLITIQUE265 pages, BrochéCode ISBN / EAN 9782266165426La photo de couverture n’est pas contractuelle. Le déclenchement possible d’une pandémie mondiale » était envisagé dans le rapport de la CIA paru en France aux éditions Robert Laffont En 2005, Alexandre Adler préfaçait pour les éditions Robert Laffont Le nouveau rapport de la CIA – Comment sera le monde demain », résultat de deux ans de travail de plusieurs dizaines d’experts évaluant la situation de la planète sur les quinze années à venir 2005-2020. Cette crise du Covid-19, les experts l’avaient prédite avec une précision saisissante. Alexandre Adler revient sur ce rapport et se projette dans l’après-crise. Selon lui, cette épidémie sera un tournant pour l’avenir du monde et annonce de profondes transformations. Pourriez-vous d’abord nous recontextualiser la publication de ce rapport qui annonçait une épidémie mondiale et la façon dont vous avez été amené à le commenter ? Oui, je dois quelques explications à nos lecteurs sur ce rapport de la CIA qui me donne un peu le statut de prophète. [rires] Je rappelle d’abord que les rapports de la CIA étaient réguliers, ils avaient l’habitude d’y évoquer la situation géopolitique avec des questions comme La Russie va-t-elle rester dans une semi-démocratie ou va-t-elle connaître un épisode autoritaire ? Ou d’autres questions comme la Chine représente-t-elle une menace ?». Des questions pour lesquelles j’avais une certaine compétence. Les éditions Robert Laffont me demandaient alors d’écrire des introductions où je prenais position sur ce que racontait la CIA. Cela intéressait beaucoup de monde, c’était une idée très intelligente de la CIA. Au lieu d’envoyer ce genre de rapport à quelques personnalités triées sur le volet, l’idée était de s’adresser à l’opinion publique et de la prendre à témoin, de se mettre au service du public. Que prédisait ce rapport ? Quel était le scenario ? Je l’avais moi-même oublié, mais le terme corona » apparaît dans ce texte écrit dès 2005. Corona » est un terme codé qui était utilisé par les épidémiologistes en Amérique pour nommer ce qu’ils considéraient comme la pandémie ultime. De pandémie en pandémie, nous allions avoir une pandémie qui allait véritablement s’étendre à la Terre entière. Pourquoi ? Et bien parce que la mondialisation avait atteint un stade très avancé. La CIA mettait en garde, et j’étais plutôt d’accord. J’étais assez critique, non pas de la mondialisation que je considérais comme un phénomène inévitable et qui comporte de nombreux éléments très positifs, mais elle avait aussi des éléments négatifs. Par exemple, et c’était ce à quoi la CIA était déjà sensible, le fait que les Etats-Unis, pour des raisons de coûts de court terme, s’étaient complètement mis à la disposition de la Chine qui fabriquait pratiquement tous les produits pharmaceutiques dont l’Amérique avait besoin. Le pays avait quasiment tiré un trait sur son industrie pharmaceutique, qu’il faisait faire à l’étranger. La CIA disait dans ce rapport que ce n’était pas très sage. Dans mes commentaires à l’époque, j’abondais dans ce sens parce que je savais que la France avait la tentation de le faire aussi. Elle l’a d’ailleurs fait malheureusement. Il fallait maintenir un certain nombre de productions stratégiques et de stocks nécessaires sur place. Dans ce rapport, les précisions sur le virus, sur son mode de propagation, sont saisissantes… apparition d’une nouvelle maladie respiratoire humaine virulente, extrêmement contagieuse », voyageurs présentant peu ou pas de symptômes » qui pourraient transporter le virus sur les autres continents ». Comment cela a-t-il été possible ? Parce que c’était déjà arrivé. Cela nous ramène aux livres de Tom Clancy qui lui aussi écrivait à partir de l’expertise de la CIA. Il racontait de manière effrayante une épidémie d’Ebola. Et effectivement, à l’époque, Ebola n’était pas du tout maîtrisé. Entre temps, les Instituts Pasteur et leurs équivalents ont trouvé le vaccin pour Ebola, ce qui est presque un miracle. Nous n’avons plus d’Ebola, mais nous avons cette maladie qui est à la fois effrayante parce que nous n’avons pas encore trouvé le vaccin mais beaucoup moins dangereuse du point de vue de la mortalité. Au moment de la sortie de ce rapport, quelles ont été les réactions internationales ? A-t-il été pris au sérieux par les autorités des différents pays ? Il n’y a eu aucune réaction ! Aucune ! Parce que c’était un rapport parmi d’autres. Et certainement pas en France. On n’a rien fait de particulier et c’est vrai de tous les pays européens. C’était chacun pour soi et tout le monde était tout à fait insouciant. Il y avait un sentiment, comme toujours quand on avance, où on pense que cela n’arrive qu’aux autres. Dans ce rapport, la suite envisagée fait froid dans le dos. Il évoque de nouveaux cas de coronavirus qui apparaitraient par vague, très régulièrement et qui finiraient par tuer des millions de personnes… Quel crédit peut-on accorder à cette théorie ? Je pense que la CIA a voulu provoquer un choc émotionnel à ses lecteurs. Leur disant, si vous ne faites rien, ces drames viendront et ne viendront pas une fois mais à plusieurs reprises. C’est parfaitement possible, sauf que maintenant que nous avons connu cette période de pandémie mondiale avec la première conjoncture mondiale qui affecte la totalité de la Terre, cela peut changer la donne. C’est quand même renversant de penser que nous sommes tous, au même moment, au même endroit, arrêtés. Et là je pense aux mots de mon maître Louis Althusser ndlr philosophe qui avait lu cela chez Hegel, le philosophe allemand l’humanité avance toujours, mais toujours par sa négativité. » C’est-à-dire que c’est toujours par un phénomène négatif que des phénomènes par ailleurs massivement positifs arrivent, comme le fait que l’humanité est Une et que maintenant nous sommes tous dans le même bateau. Et bien pour y arriver, nous sommes passés par cette pandémie. Comment trouvez-vous l’organisation du monde face à cette crise ? De nombreux Etats ont fermé leurs frontières… Les économies se referment sur elles-mêmes… L’heure est-elle au repli ? Cette crise sonne-t-elle le glas de la mondialisation ? Pas du tout ! Les gens voient à quel point le repli, indispensable en ce moment pour prévenir l’épidémie, est grave pour les sociétés et pour les économies. Les gens sont certes préservés des pires fléaux, mais ils sont pauvres ! Ils sont appauvris comme nous le sommes aujourd’hui dans toute l’économie française par ces mesures de containment » ndlr endiguement qui sont nécessaires. Toutes les entreprises qui font faillite ou toutes celles qui ont des dettes épouvantables, le voient bien aujourd’hui. Donc on comprend comment le protectionnisme, les circuits courts, etc… Ce sont surtout les cerveaux courts, les circuits courts ! Toute la classe politique française, jusqu’au plus haut niveau de l’Etat, nous annonce un Après… Différent sur le plan idéologique, économique, social… Vous croyez à une révolution ? Un tournant ? Cela vous semble-t-il possible ? Oui je le crois. Nous sommes sur une pente ascendante. Je le sens. Pendant la guerre, on a vu tant de Français et de braves gens qui sans mot d’ordre d’organisations de résistance, encore à peine développées, ont eu les bons gestes. Cacher des juifs, cacher des résistants, cacher le ravitaillement que les Allemands pillaient de façon éhontée… Tout cela, ce sont des gestes de survie de la société qui ont fait une autre société en 1945. Nous avons eu une société beaucoup plus fraternelle et beaucoup plus courageuse dans laquelle des gens jeunes ont remplacé des gens trop âgés et qui ont insufflé ce qu’on a appelé Les Trente Glorieuses ». Ce genre de phénomène, nous l’avons déjà connu. Et dramatiquement, puisqu’il s’agissait là d’une tragédie sans précédent. Vous imaginez le choc qu’a été 1940, pour une France qui se pensait encore comme une grande puissance mondiale. Et du jour au lendemain, cette chute ! Puis cette remontée avec le Général de Gaulle. Il n’y a pas de De Gaulle en France aujourd’hui même si je trouve que notre Président Macron se débrouille avec beaucoup de courage et beaucoup de sang-froid dans une situation très difficile. Et d’ailleurs les sondages le prouvent. Les Français se disent heureusement qu’il est là quand même ! ». Un certain nombre de querelles sont en train de s’éteindre et elles ne reviendront plus. Cette période de profonde amertume que vous voyez à travers le monde est en train d’être dépassée. Quelles pourraient être les conséquences de cette crise mondiale sur le plan politique et géopolitique ? Imaginez-vous une montée en puissance de leaders populistes ? D’Etats totalitaires ? Vers qui, vers quoi les peuples auront-ils envie de se tourner ? Ils vont se tourner vers des hommes politiques rationnels qui n’ont pas raconté n’importe quoi, qui n’ont pas sombré dans l’hystérie, qui ne sont pas roulés par terre devant le public. Ils vont se tourner vers des hommes politiques, qui tout en étant des gens raisonnables, sont aussi des gens qui savent faire preuve d’autorité. L’autorité, ce n’est pas la dictature et c’est exactement ce qu’on souhaite aujourd’hui. On a bien vu aux Etats-Unis comment Franklin Roosevelt – dont les réactions n’étaient pas toutes très bonnes et qui n’était pas un homme exemplaire – a maintenu les Etats-Unis dans une démocratie où les élections se sont tenues, où la liberté d’expression n’était pas étouffée alors qu’il a mené la guerre la plus importante de toute l’histoire américaine et qu’il l’a gagnée. Cet exemple qui est aussi celui de Winston Churchill en Grande-Bretagne, c’est la preuve que les démocraties sont capables dans des circonstances exceptionnelles de faire les sacrifices et de manifester une certaine forme d’autorité sans sacrifier les libertés fondamentales. Nous sommes dans un monde pluraliste, un monde qui n’est pas encore unifié par une démocratie unique et généralisée, mais qui va dans le bon sens, c’est évident ! Vous ne voyez pas dans cette crise du Covd-19 un risque de déstabilisation géopolitique et celui d’une multiplication de conflits armés ? Non, au contraire, je vois l’inverse. Je vois par exemple que devant la difficulté que traverse le Moyen-Orient, nous avons une coopération, évidemment forcée et évidemment grommeleuse, mais qui naît aujourd’hui les Israéliens et les Palestiniens par exemple, parce qu’ils sont exactement dans le même bateau, que la maladie est la même. Il y a autant d’Israéliens qui voyagent aux Etats-Unis ou en Inde ou ailleurs qu’il y a de Palestiniens qui sont en contact avec des Libanais, et avec des Syriens ou des Iraniens, mais le résultat est le même, la maladie est dans tout Israël, et Israël est dans le confinement comme tout le monde, et ils sont en train de trouver une voie d’union nationale et un compromis. A la lueur de ce que vous savez, de ce que vous observez, et pour terminer cette interview comme on l’a commencée, c’est-à-dire sur de la prospective comment imaginez-vous le monde en 2040 ? Je pense que d’ici 2040, nous allons vers des transformations énormes. Hitler qui était très superstitieux croyait au Reich de mille ans, parce qu’un certain nombre de voyants lui avaient dit qu’après cette grande épreuve qu’est la guerre, il mènerait un monde millénaire et ce serait la grande époque de l’Allemagne. En fait l’Allemagne a explosé à la suite de ses folies et nous n’avons pas eu ce monde millénaire. Mais en même temps, ce qui est vrai, c’est qu’au lendemain de ces épreuves terribles auxquelles nous sommes confrontées, se préparait quelque chose d’autre. Et ce quelque chose d’autre » est là maintenant. Nous sommes dans un monde qui va se libérer des hydrocarbures, qui va trouver des moyens de produire beaucoup plus proprement, qui a compris que la nature ne nous appartient pas… Bref ! Nous sommes dans un monde qui est en train de prendre connaissance d’un certain nombre de nos folies et notre grande folie, on la connaît depuis toujours, c’est la folie Prométhéenne celle qui a donné le feu aux Hommes, c’est bien ! Même de nous donner l’atome, c’était pas mal ! Mais avec des dangers très grands ! Ces dangers, nous en sommes enfin conscients, c’est cela qui se passe à l’échelle mondiale. *Source Public Sénat LE TEXTE DU RAPPORT DE LA CIA L’apparition d’une nouvelle maladie respiratoire humaine virulente, extrêmement contagieuse, pour laquelle il n’existe pas de traitement adéquat, pourrait déclencher une pandémie mondiale. Si une telle maladie apparaît, d’ici 2025, des tensions et des conflits internes ou transfrontaliers ne manqueront pas d’éclater. En effet, les nations s’efforceront alors – avec des capacités insuffisantes – de contrôler les mouvements des populations cherchant à éviter l’infection ou de préserver leur accès aux ressources naturelles. L’apparition d’une pandémie dépend de la mutation génétique naturelle, de la recombinaison de souches virales déjà en circulation ou encore de l’irruption d’un nouveau facteur pathogène dans la population humaine. Les experts voient dans les souches hautement pathogènes de la grippe aviaire telles que le H5N1 des candidats probables à ce type de transformation, mais d’autres agents pathogènes, comme le coronavirus du SRAS et diverses souches de la grippe, auraient les mêmes propriétés. La Chine déja visée Si une maladie pandémique se déclare, ce sera sans doute dans une zone à forte densité de population, de grande proximité entre humains et animaux, comme il en existe en Chine et dans le Sud-Est asiatique où les populations vivent au contact du bétail. Des pratiques d’élevage non réglementées favoriseraient la circulation d’un virus comme le H5N1 parmi les populations animales – augmentant les chances de mutation d’une souche susceptible de provoquer une pandémie. Pour se propager rapidement, il suffit que la maladie apparaisse dans des régions à forte densité humaine. Dans un tel scénario, la maladie tarderait à être identifiée et le pays d’origine ne disposait pas des moyens adéquats pour la détecter. Il faudrait des semaines pour que les laboratoires fournissent des résultats définitifs confirmant l’existence d’une maladie risquant de muter en pandémie. Entre-temps, des foyers se déclareraient dans des villes du Sud-Est asiatique. En dépit de restrictions limitant les déplacements internationaux, des voyageurs présentant peu ou pas de symptômes pourraient transporter le virus sur les autres continents. Les malades seraient de plus en plus nombreux, de nouveaux cas apparaissant tous les mois. L’absence d’un vaccin efficace ou d’immunité dans le reste du monde exposerait les populations à la contagion1. Dans le pire des cas, ce sont de dix à plusieurs centaines de millions d’Occidentaux qui contracteraient la maladie, et les morts se compteraient par dizaines de millions2. Dans le reste du monde, la dégradation des infrastructures vitales et les pertes économiques à l’échelle mondiale entraîneraient l’infection d’un tiers de la population du globe et la mort de centaines de millions d’êtres humains. *Source Le nouveau rapport de la CIA – Comment sera le monde en 2025? Ed. Robert Laffont, 2009

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